Les anciens supérieurs de Bossuet

Ligne du temps

Remontez le temps avec nous en utilisant les flèches situées à droite et à gauche de la ligne du temps.

Abbé THENON

  • 1866-1881

Abbé RAPHANEL

  • 1881-1889

Abbé BALLAND

  • 1889-1905

Mgr AUDOLLENT

  • 1905-1908

Chanoine DIBILDOS

  • 1908-1922

Mgr SUDOUR

  • 1922-1930

Chanoine GARAND

  • 1930-1968

Abbé BROSSARD

  • 1968-1982

Abbé JUIGNET

  • 1982-1993

Abbé ARMOGATHE

  • 1992-2017

Léon Thenon

Né à Paris en 1831, Léon Thenon se destine d’abord à l’Université, et après l’École normale supérieure où il est reçu en 1851, il commence une carrière de professeur dans différents lycées de province. À l’École normale, jeune « tala », il est un membre assidu du patronage Sainte-Mélanie, qui continuait l’œuvre des « conférences » de Frédéric Ozanam. C’est là, au contact de la jeunesse ouvrière, qu’il sent naître dans son cœur le désir d’une vie apostolique.

Rentré au séminaire d’Issy-les-Moulineaux, il est en même temps chargé du « catéchisme de persévérance » à la paroisse Saint-Sulpice, destiné aux jeunes gens après leur première communion. L’idée des externats de lycées naît alors dans son esprit, et « l’école Bossuet » est fondée, quelques mois avant son ordination, dans les locaux de Sainte-Mélanie (1866). Léon Thenon revenait alors d’un pèlerinage à Auray où il avait confié son œuvre à sainte Anne, devenue patronne de l’établissement.

Nommé quelque temps après par l’archevêque de Paris supérieur de l’École ecclésiastique des Carmes, l’abbé Thenon ne voulut pourtant pas abandonner la direction de son école qu’il installa dans une aile du couvent des Carmes. Deux ans après la fondation, Bossuet comptait déjà 200 élèves et, à la demande du curé de Saint-Augustin, Thenon ouvrit un nouvel externat de lycéens, « Fénelon », en 1869.

En 1881 ce fut « Ozanam » à Lyon puis « Gerson » à Paris en 1884. Très vite, l’œuvre des Externats de lycéens connaît un succès considérable.

 

En donnant à ses écoles le nom d’intellectuels chrétiens ouverts et engagés dans la société de leur temps, l’abbé Thenon voulait promouvoir une expérience d’enseignement originale, s’écartant à la fois de l’institution scolaire cléricale et de la vie d’internat promue alors par les lycées publics. Le but était de « donner aux jeunes une éducation chrétienne unie à l’enseignement de l’Université et à la vie de famille ». Animé d’une vision positive et confiante de l’enseignement public, Thenon voulait ajouter à son influence sur la jeunesse celle de la famille et celle du prêtre éducateur. Projet audacieux et novateur : à une époque où Église et État s’affrontent violemment pour contrôler l’enseignement, il regrette que « ni l’Église ni l’État ne semblent avoir songé d’abord à l’enfant, à l’intérêt de son développement intellectuel ».

Contrainte de quitter les Carmes par Mgr d’Hulst qui allait y fonder l’Institut catholique de Paris, l’École Bossuet s’installa en 1875 dans une maison appartenant à la paroisse Saint-Sulpice, au 51 rue Madame. C’est là que mourut l’abbé Thenon le 29 décembre 1881, âgé de 50 ans.

Helléniste et archéologue, ancien membre de l’École française d’Athènes, l’abbé Thenon avait été nommé membre du Comité supérieur de l’Instruction publique, reconnaissance de l’intérêt suscité par son œuvre d’éducation.

Jean-Robert Armogathe

Né à Marseille, prêtre de Paris (1976), il a été curé de paroisse et aumônier d’étudiants. Aumônier des élèves de l’École normale supérieure de 1981 à 2013. Supérieur de l’Institut Bossuet de 1992 à 2017, il a donné à l’Institut sa structure actuelle en centrant l’activité sur les classes préparatoires aux grandes écoles.

Ancien élève de l’ENS, agrégé, docteur d’État ès-lettres, il a poursuivi une carrière universitaire à l’École pratique des hautes études (Sciences religieuses, Sorbonne), où il a enseigné l’histoire des idées religieuses et scientifiques dans l’Europe moderne. 

Il a reçu en 2012 le doctorat h. c. de l’Università del Salento (Lecce, Italie) et en 2015 celui de l’Università di Pavia (Pavie, Italie).

Les nombreux ouvrages du P. Armogathe lui ont valu de hautes distinctions. 

Commandeur des palmes académiques, officier des Arts et Lettres, chevalier de l’Ordre national du Mérite, le P. Armogathe est devenu chevalier de la Légion d’Honneur en 2007, puis officier en 2018. Correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres depuis 2013, il a reçu le prix du Cardinal-Grente de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre et a été élu académicien en mars 2021.